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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 09:35
Selon Reporter sans frontières, la Turquie occupe le 138ème rang sur 178 au hit-parade des pays qui respectent la liberté d’expression. Au lendemain des rafles de journalistes du printemps 2011, de nombreuses protestations ont fleuri, tant du côté de la Cour européenne des droits de l’homme que de Washington. Mais tout ceci a fait long feu. Un écran de fumée brillante dissimule désormais la réalité de la Turquie. Seul compte le chiffre de la croissance. Enivré par son rêve de leadership islamique, Recep Erdogan alterne les déclarations dangereusement belliqueuses – menace de faire escorter par la marine de guerre turque des bateaux d’aide humanitaire vers Gaza- et les « conseils » aux nouvelles démocraties arabes. Un peu empêtré, pourtant, dans ses contradictions alors que l’ami iranien Ahmadinejad prête main forte à l’ex-ami syrien Assad pour tirer sur les insurgés syriens...
Près de 800 plaintes pour mauvais traitements ou torture en 2008, soit quatre fois le nombre de plaintes en 2002 (228), près de 36 000 atteintes aux droits de l’homme prouvés contre 4176 en 2002 (soit 9 fois plus), plus de 5300 personnes sont persécutés pour leur propos contre une centaine en 2002….

    Faut il également rappeler que la Turquie fait partie des trente pays où les chrétiens sont les plus persécutés ? Que le nombre de prisonniers est passé de 58 000 en 2001 à plus de 118 000 en 2009 ? Que le nombre de suicides dans les prisons a doublé, passant de moins d’une centaine en 2001 à plus de 190 en 2008 ?

    Amnesty International a publié en Juin 2010 un rapport sur les traitements et les violences commises sur les enfants kurdes par les autorités turques. Plus de 350 adolescents sont actuellement enfermés pour des peines pouvant aller jusqu’à 38 ans de prison, 10 enfants kurdes ont été tués par des tirs turcs dans les huit premiers mois de 2010… 
Turquie. La démocratie selon Erdogan, c’est surtout pour les autres !
Mais, à la veille de ce nouveau périple du « Padishah », comme on le surnomme à Istanbul, sur la toile de fond de la grande histoire, c’est la petite histoire, la tragédie personnelle de Reyhan, fille d’un homme incarcéré, comme tant d’autres, parce qu’il est resté lui-même, qui me saisit.


Miroir d’une cruelle vérité dont Recep Erdogan annonçait lui-même la couleur dès 2008. Dans une conférence de presse, à un journaliste qui l’interrogeait un peu sérieusement sur l’aggravation de la pollution, il lançait avec une familiarité méprisante : « Ou tu arrêtes d’écrire des mensonges, ou tu fermes ton journal ! »
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